La Communauté Alévi de la Suisse (CAS) a été fondée le 4 décembre 2013, à Bienne et coordonne les activités des associations membres au niveau national. Elle rassemble au total 4 associations de Bienne, de Coire, de Genève et de Langenthal en son sein et défend les valeurs de l’alévisme tout comme les associations qui en sont affiliées.
Rien qu’en Turquie les Alévis-Bektachis représentent actuellement un tiers de la population de 76 millions d’habitants. A ce chiffre il faut ajouter ceux du Kosovo, de Bosnie, d’Albanie, de Macédoine, de Bulgarie, de Grèce, d’Azerbaïdjan, d’Iran, d’Irak’ et de Syrie.
Aujourd’hui, on estime que, plus de la moitié des 5 millions de Turcs habitant dans les pays de l’Union européenne sont alévis. n Suisse il y a environs 110 mille Turc dont 50 à 60 mille sont alevis. Mais dans il y a aussi parmi le 320 mille Bosniaques, Albanais, Macédoines, Kosovar un certaine nombres important de alévis-bektaschis.
D’où vient le mot alévi? On nommait les partisans de Ali (le gendre de Mohammed) et/ou d’une façon plus général les opposants au sunnisme, chi’a-i Ali ou Alawi.
Comment définir l’alévité? Une variante du chiisme (dans son sens primitif et large «partisans de Ali, Chi’a-i Ali ou alawi»), comme l’affirme le Larousse . Ou bien une certaine manière de comprendre et de vivre l’islam sans être ni sunnite ni chiite Iranien comme le dit Wikipedia.
L’inexistence de conciles ou d’une autorité pontificale en Islam pour définir le dogme n’aide pas à situer un courant dans l’éventail de la pensée musulmane. Ceci dit, la division historique fondamentale entre, ceux qu’on appelle communément, Sunnites, Chiites et Kharijites donne naissance à plusieurs écoles théologiques à l’intérieur de chacune de ces familles, écoles qui se sont à leur tour divisés en de multiples confréries. Et tous ceci traversés par des courants soufi (Islam ésotérique).
Le plus ancien document qui décrit les Turcs comme alévis est le récit d’Abû Dulaf Misar bin Mulalhil de son voyage vers la Chine entre 941 et 942. Il écrit son séjour chez les Turcs Bagraç et raconte qu’ils sont des musulman «alawi» qui refusent le Coran. Dans les textes «Kutadgu Bilik» (Connaissance Sacré) de 1069, les Turcs Kara Han se désignent aussi comme «alawi».
Au 15e siècle, au moment de la naissance d’un chiisme séfévide en İran avec Cheik Junayd d’Ardabil (1448-1460), on appellera d’une façon générale les Turcs alévis qui le soutiennent, Kizilbach, Tête Rouge, à cause d’un couvre-chef rouge qu’ils utilisaient comme les soldats d’Ali pendant la guerre de Siffin (juin 657). En dehors de cette appellation eux-mêmes se nommaient soit selon l’appartenance à un confrérie religieux alévi (Yesevî, Babaî, Bektachî, Vefaî, Kalenderî, Hayderî, Hurufî, etc.) soit selon leurs appartenance à un des clans Turcs (Tahtaci, Cepni, Avchar, Sirac, etc.) devenu synonyme de «alévi». Mais, les persécutions sunnites qui ont amenés le repli sur soi-même de la vie religieuse alévi et le secret autour du lieu et de la cérémonie religieuse du «cem» (djém), puis le mélange des hommes et des femmes pendant celle-ci avec l’usage rituel de l’alcool, de la musique et de la danse ont été à l’origine des rumeurs dégradantes sur les Kizilbas (incestes rituels, orgies) et rendu le mot même de Kizilbas synonyme d’infamie. En 1826 le sultan Mahmut II liquidera les Janissaires, le cœur fixe inamovible et impossible à maîtriser de l’armée, et l’ordre Bektasi qui lui était attaché. La fermeture de cet ordre a abouti à l’isolement encore plus grand des alévis mais aussi à leurs rapprochements entre eux.
Ces derniers décennies ont vu la création de plusieurs associations alévis réclamant, dans le cadre constitutionnel de la liberté de croyance en Turquie, la reconnaissance officielle d’alévisme, de leurs lieux de cultes et le droit d’enseigner sa croyance selon les accords de Tolède sur l’enseignement religieux.
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